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Laure Thomassin / Kyoto / 05-07-99


Le premier acte finit sur le “Ho-li-naman”. On m’a expliqué que le jeu de mot est intraduisible, pour donner une idée on pourrait dire “la tête dans les nuages”. Mais c’est autre chose, il faudrait y mettre une note de mélancolie, rajouter une notion de temps qui passe aussi. C’est vrai que c’est un peu long.

A ce moment de la pièce, le décor est entièrement bleu. Quand je dis décor, je parle juste du rideau de fond de scène, le seul élément qui change. Rien d’autre ne serait possible d’ailleurs, tant l’endroit est minuscule.

Les danseurs, trois, entrent en se suivant. Ils sont entièrement vêtus de bleu, du même bleu que le fond et leur corps s’y confond. Leur visage est maquillé de blanc, ce qui n’a rien d’extraordinaire au Japon. Par contre, ce qui choque, c’est leur perruque, blanche aussi, et frisée, qu’on verrait plutôt dans un revue de music-hall. Pour un occidental, c’est presque grotesque. Pas là.

Et puis on a le temps de s’habituer, la chorégraphie est très lente. Les danseurs évoluent dans une parfaite synchronisation, et seule leurs positions respectives dans l’espace changent imperceptiblement. Si bien que par instants, leur têtes étant si proches, on a vraiment l’impression de voir un nuage.
C’est très beau.
Très ennuyeux.
C’est peut-être ça, la traduction: “l’ennui”.
L.T.