July Glenn / Amsterdam / 05-07-99

Pendant quelques semaines de l’année dernière, c’était la mode dans le département littérature, un énième revival de la Beat Generation. On appelait ça un “tea up”. Tout est partit de la traduction d’une biographie de Gary Snyder où il est fait référence aux influences bouddhistes de l’écrivain et qui renvoit à des anciens textes chinois. Des textes pour érudits, je ne sais pas qui les a lus. Pas moi et personne autour de moi. Mais tout le monde s’y référait pour donner son avis et dire comment le rituel devait se passer.

Maintenant, surtout après le message de Pierre Granfond, ça me semble ridicule. J’ai trop honte pour vous décrire le genre de soirée qu’on organisait. Vous pensez bien que les graines qu’on mettait dans la casserole de thé étaient plutôt du genre hallucinogène. Alors évidemment, la fumée n’a jamais fait le moindre nuage, juste un peu de brouillard dans nos têtes.
Mais c’est pas intéressant.

Ce qui l’est plus, c’est ce que raconte Karim, un ami égyptien qui faisait ses études ici et que j’ai traîné dans une de ces soirées. Il m’a dit qu’il a vu au Caire un type qui réussissait ce truc, faire un nuage avec de la vapeur de thé. Sur le coup je ne l’ai pas bien écouté. C’est pas que je ne le croyait pas, mais bon, j’avais la tête ailleurs, je ne me rappelle plus trop.

Le problème c’est qu’il a passé ses examens en mai et qu’il est reparti.
Vous vous dites que si j’écris tout ça pour en arriver là, c’est pas la peine. Certain vont dire que je devrais arrêter tout, l’écriture, le thé. Bon, je vais vous le retrouver, Karim.