Robert Plankett / Paris / 05-07-99


Dans une interview parue en 1951 dans le supplément du Sunday Times, Victor Kostraka soutient s’être inspiré d’un passage du “Roman Invisible” de Santo Rinaldi pour son film “L’Ether”, achevé en 1929. Le romancier date son manuscrit du mois de mai 1931, mais on ne saura donc pas qui a influencé l’autre. Les deux auteurs, qui se connaissaient déja depuis longtemps, manipulaient volontiers tous deux dates et pseudonymes.

Victor Kostraka avait signé en 1922 un contrat avec la MGM pour la réalisation de deux films. Arrivé en 1926 à Hollywood, il n’en tournera qu’un: “L’Ether”.

Muet bien sûr, le film, entièrement tourné en studio, est interprété
par Louise Albot dont se sera la seule apparition cinématographique. Mais quelle apparition. Sa composition restera comme un modèle de sobriété, tout en contraste avec les décors délirant inspirés de l’expressionnisme allemand.

Elle y joue le rôle d’une jeune fille poursuivie dans son appartement par un nuage, éternellement présent dans champ où il va jusqu’à rendre l’image floue. Le mythe de Danaé n’est pas loin. Les trucages sont parfaits, comme toujours dans les fims de V.K.

Après le départ confus du réalisateur, la MGM a prétendue la copie du film perdue. Il faut donc voir absolument ce court-métrage que diffuse la cinémathèque de l’Université de Paris IV dans le cadre du cycle du cinéma hongrois. (Lundi 18 mai, 20h30, amphithéâtre C, projection publique).

L’article, ou l’entre-filet, comme tu veux, est paru signé J.G. (?) dans le N°1 de la revue Moteur, dissidente des Cahiers, dont ce fut le seul numéro. La projection n’a pas eu lieu (j’y étais, traîné par mon grand-frère), l’amphi réquisitionné pour un autre spectacle, plus vivant, auquel j’ai rien compris sur le moment. C’était en 68, j’avais 12 ans. J’ai eu du mal à retrouver un exemplaire de la revue, mais ton histoire de nuage entendue chez Rosa me rappelait trop cela.

Reste à retrouver le film. Je m’en occupe.
Bien à toi.