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Antonio Ramadrigues / Lisboa
/ 04-07-99
Preto,
permet-moi de douter de la pertinence de ton nuage: quest-ce que
sa réalité apportera? Quand je te parle de réalité,
de ce qui nest quune représentation, tu sais où
je veux en venir, nous avons si longuement discuté. Tu sais que
tes toiles, en figurant des cieux figés, perturbent le cours du
temps et replacent nos pensées dans le domaine de la nostalgie,
de la saudade si tu préfères, où seul est notre devenir.
Tes ciels peints nexistent pas, nont jamais existé
dans limpossibilité consciente que tu as de les appréhender
entièrement et den traduire la simultanéité,
ou le moindre atome de concrètement plausible. Tout ton talent
dans lexécution ny pourra rien, tu le sais, alors tu
triches, honnêtement, consciencieusement, et cest ta lucidité
par rapport au monde.
Ton vrai
nuage ne sera que prouesse et ne démontrera que cela: son devenir
nous décourage davance, nous qui avons tant besoin de consolation.
Même si je
doute, même si notre amitié na pas besoin de sincérité,
te le dis: je crois que tu te trompes.
A moins que ce ne
soit toi qui nous trompe.
Antonio Ramadrigues.
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