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COLLECTIF À PROPOS DU MONDE

José ESTIBAL
Emmanuel KRAFT
Rosa MORENA
Preto ROSEIRA
Bruno ROSIER

À PROPOS

Le nom du collectif ÀPM (À Propos du Monde donc, pas moins)
reprend le titre imaginé par Emmanuel Kraft pour une exposition de Bruno Rosier,
en 1995, dans une galerie parisienne aujourd’hui disparue
(on reviendra sur ces effacements).
La proposition d’alors initiait une réflexion sur la complexité,
en tant que dimension associée à l’opposition infiniment grand / infiniment petit.

La métaphore météorologique, en exemple emblématique, s’est ensuite logiquement imposée.
Preto Roseira s’en empare à travers l’installation Ciels !
et différents travaux sur les nuages, dont les étranges Nuélithes.
Objets qu’on retrouvera disséminés dans les expositions du collectif
et qu’Emmanuel Kraft décline en fictions (ou non)
qui introduisent Le roman invisible (disparu, ne restent que les notes).

À partir de là, déjà tout devient confus, fiction et réalité s’entremêlent,
apparaissent d’autres personnages, réels peut-être, on ne sait plus trop,
mais c’est sans doute voulu.
Bruno Rosier en rajoute et entreprend alors la série Un état des lieux,
avec un double identitaire, dans une recherche mémorielle
et spatiotemporelle mondiale.
L’installation photographique que monte José Estibal à Valence
introduit Le bazar du monde, un projet délibérément vain
traduit par des débuts de collections inabouties (ou perdues).

Dans tout cela Rosa Morena s’attache à donner une unité formelle
aux différents travaux du collectif,
en jouant sur l’opposition profusion / strict minimal.
Elle met graphiquement en évidenceles empilements de réseaux
qui s’accumulent, organise le pléthorique ou surcharge le parcimonieux
(voir l’installation L’absente).
Elle met en place toute une cartographie, dont celle des errances d’Andko,
un représentant textile sans doute imaginaire,
étranger aux contingences commerciales avec ses collections hétéroclites,
de certes formels motifs, mais sous-tendant bien d’autres problématiques.

D’où naissent le projet des Soieries Tunalma
(une entreprise bien réelle, disparue dans un incendie).
S’y entrecroisent, sous la thématique textile prise au sens de ses infinis possibles,
toutes les problématiques liées aux travaux du collectif.
Travaux qui vont devenir participatifs, comme sous-traités,
scénarisant ainsi l’effacement des auteurs.
Ainsi La Colporteuse d’étoffes renvoie donc aux travaux antérieurs du collectif,
et entre autres aux errances d’Andko évidemment,
posant ses valises le long de trajets compliqués.
Valises de collections, légères et minimales, qui accumulent le pas grand-chose,
quelques fils ou quelques trames d’histoires,
mais traçant en se superposant une topographie éclatée.
Que synthétise Tisser le vent, une installation très dispersée,
aussi vaste que minimale, logique aboutissement de ce qui précède.